- armorier
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armorier [ armɔrje ] v. tr. <conjug. : 7> ♦ Orner d'armoiries, peindre des armoiries sur (qqch.). — P. p. adj. Chevalière armoriée.
● armorier verbe transitif (de armoiries, d'après historier) Décorer d'armoiries un objet, un livre, la vaisselle.armorierv. tr. Orner d'armoiries (qqch).⇒ARMORIER, verbe trans.HÉRALD. Orner d'armoiries :• 1. ... chargez-les [les avocats] de cordons; couvrez-les de vieux titres, de nouveaux parchemins; puis regardez : je vous défie de prendre du chagrin lorsque vous verrez ces gens-là parmi vos Sanches et vos Gusmans, armorier leurs équipages, écarteler leurs écussons : c'est proprement la petite pièce d'une révolution, c'est une comédie dont on ne se lasse point, et qui, pour vos sujets, deviendra comme un carnaval perpétuel.COURIER, Pamphlets pol., Pièce diplomatique, 1823, p. 194.• 2. [Walden] avait eu recours aux bêtes héraldiques et imaginé de publier les écussons des blasons prussiens. C'est alors qu'il armoria ses enveloppes, et que Lotte, sa jeune épouse chrétienne, put faire figure dans la noblesse, dont chaque famille l'invitait une fois, le jour où Walden apportait le premier tirage du blason, l'évinçant pour toujours, dès le soir, dès que les couleurs, dès que la chimère ou l'hermine étaient sèches.GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, p. 205.♦ P. compar. :• 3. Mais (surtout à partir du moment où les beaux jours s'installaient à Combray) il y avait bien longtemps que l'heure altière de midi, descendue de la tour de Saint-Hilaire qu'elle armoriait des douze fleurons momentanés de sa couronne sonore, avait retenti autour de notre table, auprès du pain bénit venu lui aussi familièrement en sortant de l'église, quand nous étions encore assis devant les assiettes des Mille et une Nuits, appesantis par la chaleur et surtout par le repas.PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 71.— Emploi pronom. S'armorier. Être orné d'armoiries :• 4. Un soir qu'à la fumée d'une lampe je fossoyais le poudreux charnier d'un bouquiniste, j'y déterrai un petit livre en langue baroque et inintelligible, dont le titre s'armoriait d'un amphistère déroulant sur une banderole ces deux mots : Gott-Liebe.BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, p. 46.PRONONC. :[
], j'armorie [
]. GATTEL 1841 et LITTRÉ transcrivent la finale avec diérèse : -ri-é.ÉTYMOL. ET HIST. — 1673-83 (BOILEAU, Lutrin, VI ds Dict. hist., Ac. fr. : Et pour toute vertu fit au dos d'un carrosse A côté d'une mitre armorier sa crosse); 1718 armorié part. passé adj. (Ac.).Dér. du rad. lat. sous-jacent à armoieries sur le modèle de historier; a remplacé armoyer (< arme), 1338, réfl. s'armoier de « porter un signe comme une armoirie, comme un blason » (Dist. de la Fleur de lys, Richel. 1. 4120, f° 157 v° ds GDF.). Cf. LITTRÉ : les auteurs de blason disaient jadis de préférence armoier, qui signifiait armorier et faire la guerre.STAT. — Fréq. abs. littér. :4.armorier [aʀmɔʀje] v. tr.ÉTYM. 1680; de l'anc. franç. armoyer, refait d'après armoirie, au XVIIe, sur le modèle de historier, dér. de histoire.❖♦ Orner d'armoiries (un carrosse, de la vaisselle, du papier à lettres).1 (Le prélat) fit, au dos d'un carrosse,À côté d'une mitre armorier sa crosse.Boileau, le Lutrin, VI.——————armorié, ée p. p. adj.♦ Orné d'armoiries. || Un carrosse, une limousine aux portières armoriées. || Enveloppes armoriées.2 De temps à autre (…) il frappait la table, non pas du poing, mais de la paume de sa main droite encombrée d'une lourde bague armoriée (…)M. Yourcenar, le Coup de grâce, p. 136.♦ (Personnes). Qui possède des armoiries.3 Jamais l'histoire n'a connu pareille association de ravageurs; ce que l'on raconte de l'Inquisition et des Jésuites n'a jamais atteint une telle virtuosité dans l'art d'exploiter les tares des familles armoriées.B. Cendrars, Moravagine, Œ. compl., t. IV, p. 65.
Encyclopédie Universelle. 2012.